Prêter sa voiture, prendre des nouvelles de ses voisins… des services autrefois gratuits deviennent payants. Qu’est ce que cela dit de notre rapport à l’entraide ?
Message reçu avant-hier dans ma boite mail : « Bonjour, Nous sommes heureux de vous annoncer le lancement de Mon Super Voisin, nouvelle application d’entraide et de services entre particuliers fonctionnant sur un système de matching géo-localisé ».
A ma place, vous auriez voulu en savoir plus. Ouvrons la pièce jointe : on y apprend que Mon Super Voisin est ‘’un formidable créateur de lien social’’, qu’il suffit de ‘’quelques minutes seulement’’ pour trouver la personne susceptible de vous aider à déménager, bricoler, garder vos enfants ; que ces services sont le plus souvent payants mais qu’’en cas de missions bénévoles, vous avez la possibilité d’offrir à votre Super Voisin un cadeau à choisir parmi les marques partenaires de l’application’’.
Ce genre d’initiative n’est pas isolé. On ne compte plus aujourd’hui les plateformes de « jobbing« , autrement dit de services entre particuliers, qui transforment ce qui relevait autrefois du coup de main en activité lucrative.
Un phénomène qui ne se limite pas à la seule sphère individuelle. La Poste vient ainsi de généraliser un nouveau service : Veiller sur mes parents. Moyennant un abonnement forfaitaire, le facteur rend visite à votre vieux papa ou votre vieille maman, et prend quelques minutes pour discuter avec lui ou avec elle. Comme avant, sauf que désormais, c’est payant !
« Peut-on encore rendre service gratuitement ? »
Intervenants
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directrice générale de La FONDA, think tank sur le milieu associatif
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Sociologue, chargée de recherches au CNRS, directrice adjointe de l’IDHES-Nanterre
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Fondatrice de Welp, plateforme de services gratuits entre particuliers
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