Une interrogation sur leur pertinence et leur valeur ajoutée se justifie aujourd’hui pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la politique d’animation de la vie sociale de la Caisse nationales des Allocations familiales (CNAF) devant faire l’objet d’une nouvelle convention d’objectif et de gestion (COG 2013-2016), une réinterrogation des orientations de ces structures, qui portent cette politique sur le terrain, s’impose. Par ailleurs, les centres sociaux incarnent une voix singulière dans le concert des politiques locales. Dans un contexte où l’avenir de nombreuses politiques publiques paraît incertain, et à la veille de débats importants, il peut sembler opportun d’interroger cette voix. Quel positionnement et quelle logique d’intervention les centres sociaux incarnent-ils dans l’ensemble des politiques sociales, familiales et d’animation ? Quel est leur apport propre et quels enseignements, utiles à un questionnement politique global, peut-on tirer de leur expérience ? Dans un contexte politique changeant, c’est bel et bien la question des spécificités des options portées par la CNAF qui se trouvent ainsi posées. Enfin, l’action des centres sociaux reste peu documentée dans la recherche en sciences sociales. L’interrogation proposée par la CNAF rejoint par conséquence des enjeux scientifiques de connaissance, qu’une étude généraliste et transversale permet de traiter. Comment se construisent et s’organisent ces acteurs au profil particulier ? Comment caractériser sociologiquement leur action ? Comment celle-ci s’inscrit dans des configurations à géométrie variable et des faisceaux complexes de contraintes et de jeux d’influence tant structurales et globales que locales et territoriales ?